L’inconscient selon Freud et Jung : explorer les profondeurs de l’esprit humain
L’inconscient fascine depuis des siècles. Invisible, mystérieux et pourtant si présent, il influence nos choix, nos émotions et nos comportements bien plus qu’on ne l’imagine.
Mais que recouvre vraiment ce mot ? Et comment Freud et Jung, deux figures majeures de la psychologie, l’ont-ils compris ?
Qu’est-ce que l’inconscient ?
L’inconscient désigne l’ensemble des pensées, émotions et souvenirs qui échappent à notre conscience.
Il se manifeste souvent dans les rêves, les pulsions, les lapsus ou les fantasmes — bref, dans tout ce que nous ne contrôlons pas vraiment.
D’un point de vue courant, on parle aussi d’un individu « inconscient » lorsqu’il agit sans réfléchir ou qu’il perd connaissance.
Mais en psychologie, le terme prend un sens beaucoup plus profond : il désigne le monde caché de notre esprit, celui qui agit en silence derrière nos comportements.
L’inconscient collectif selon Jung : les archétypes de l’âme humaine
Carl Gustav Jung, élève puis dissident de Freud, propose une vision plus vaste : l’inconscient collectif.
Selon lui, au-delà de notre histoire personnelle, nous partageons tous une mémoire commune faite de symboles, de mythes et d’images universelles.
« Il ne se développe pas individuellement mais est hérité. Il se compose de formes préexistantes, les archétypes, qui donnent un sens aux contenus psychiques. » – C.G. Jung
Ces archétypes se retrouvent dans les contes, les rêves, les religions et les comportements humains.
Parmi les plus connus :
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La Persona : le masque social que nous portons pour être acceptés.
Ce rôle, souvent façonné par nos études, notre métier ou notre image, nous protège, mais peut aussi nous éloigner de notre véritable nature.
Retirer ce masque, c’est entamer le chemin vers la réalisation du Soi. -
L’Ombre : la part sombre et refoulée de notre personnalité.
Elle contient nos instincts, nos colères, nos désirs inavoués.
La rejeter ne fait que lui donner plus de force : ce que nous refusons de voir en nous, nous le projetons sur les autres.
Accepter son Ombre, c’est apprendre à s’aimer dans sa totalité. -
L’Anima et l’Animus : les figures inconscientes du sexe opposé.
Elles apparaissent dans nos rêves et influencent nos relations amoureuses et affectives. -
Jung écrivait :
« Ils se manifestent souvent par des projections qui troublent les relations entre l’homme et la femme. »
https://www.cgjung.net/oeuvre/dialectique.htm
Freud : le fondateur de l’inconscient individuel
Pour Freud, l’inconscient n’est pas collectif, mais profondément personnel.
Il y voit le réservoir de nos pulsions, désirs refoulés et souvenirs douloureux.
Sa théorie repose sur trois instances psychiques :
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Le Moi, siège de la conscience et du raisonnement.
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Le Ça, d’où jaillissent les pulsions instinctives et la libido.
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Le Surmoi, représentant la morale, la loi et les interdits sociaux.
Freud montre que l’inconscient s’exprime de manière détournée : dans les rêves, les lapsus, les actes manqués ou les symptômes physiques.
Derrière chaque trouble, il y a selon lui un conflit psychique refoulé qui cherche à se dire autrement.
Des origines philosophiques à la science de l’esprit
Freud n’a pas inventé l’idée d’inconscient.
Des penseurs comme Leibniz avaient déjà parlé des petites perceptions, ces impressions si fines qu’elles échappent à notre conscience.
Mais Freud a été le premier à en proposer une théorie scientifique : il a montré que les phénomènes psychiques n’ont pas seulement une cause biologique, mais aussi une cause symbolique et émotionnelle.
Ses travaux sur l’hypnose et la suggestion l’ont conduit à une conclusion majeure :
« Derrière chaque symptôme se cache un souvenir refoulé. »
Hypnose, autohypnose et dialogue avec l’inconscient
Des décennies plus tard, le psychiatre Milton Erickson approfondira cette idée.
Il montre que l’hypnose permet de dialoguer avec l’inconscient et de libérer les ressources enfouies de l’esprit.
Le docteur Meggle va dans le même sens :
« L’autohypnose est utile quand la créativité se bloque et que l’esprit conscient s’embrouille. C’est alors le moment de faire appel à son inconscient. »
Notre inconscient n’est donc pas seulement un réservoir de souvenirs refoulés :
c’est aussi une source immense de créativité, de sagesse et de potentiel personnel.
En résumé : l’inconscient, notre allié caché
L’inconscient n’est pas un ennemi à combattre, mais une part de nous à écouter.
Chez Freud, il est individuel et conflictuel ; chez Jung, il devient collectif et porteur de sens.
Tous deux nous invitent à plonger sous la surface de la conscience pour mieux nous comprendre et vivre en accord avec nous-mêmes.
L’exploration de l’inconscient, c’est avant tout un chemin vers la liberté intérieure.
